Chaque mois d’avril, le Mois national de la diversité nous invite à prendre un moment pour reconnaître les nombreuses communautés, cultures et identités qui façonnent le Canada. Pour la communauté 2SLGBTQIA+, c’est l’occasion d’aller au-delà des manchettes arc-en-ciel pour plonger dans nos racines : qui nous sommes, d’où nous venons et qui attend encore d’être vu·e.
L’histoire queer du Canada n’a jamais été uniforme. Elle est constituée de personnes aux identités croisées — autochtones, noires, immigrantes, en situation de handicap, trans et plus encore — qui ont chacune apporté leurs récits et leurs luttes au combat plus large pour la reconnaissance et les droits.
Par exemple, les personnes bispirituelles occupaient des rôles respectés dans plusieurs nations autochtones bien avant que la colonisation ne vienne bouleverser cet équilibre. Leur présence nous rappelle que la diversité des genres et des sexualités n’est pas nouvelle; ce qui est nouveau, c’est la manière dont cette diversité a été mal comprise, effacée ou enfermée dans des cadres coloniaux.
Dans les centres urbains, les vagues d’immigration ont amené des personnes queers de partout dans le monde — certaines cherchant la sécurité, d’autres simplement un sentiment d’appartenance. Dans le quartier Church-Wellesley de Toronto ou sur la rue Davie à Vancouver, on retrouve des communautés façonnées non seulement par les défilés de la fierté, mais aussi par l’organisation communautaire, l’échange culturel et la résilience quotidienne — souvent dirigées par celles et ceux vivant en marge.
Et pourtant, aujourd’hui encore, le récit dominant ne reflète pas toujours cette diversité. Certaines voix restent mises de côté, leurs histoires sous-représentées dans les archives, les médias et les discussions politiques. Lorsqu’on parle de progrès, il faut se demander : progrès pour qui?
C’est pourquoi le Mois national de la diversité est important. Ce n’est pas une campagne marketing ni un simple mot-clic. C’est une occasion de ralentir et de se poser des questions : qui avons-nous oublié? Quelles histoires préservons-nous? Qui se sent en sécurité, et qui doit encore se battre pour être entendu·e?
La réflexion n’a pas besoin d’être compliquée. Elle peut commencer par découvrir une figure méconnue de l’histoire 2SLGBTQIA+. Par appuyer un groupe local dirigé par des personnes queers racisées. Par remettre en question pourquoi certaines voix ont toujours la parole — et imaginer ce que ce serait de la partager.
En ce Mois national de la diversité, faisons-en plus qu’un simple clin d’œil. Servons-nous-en comme d’un rappel : pour repenser les histoires auxquelles on donne de l’espace et pour nous réengager à bâtir un avenir qui inclut tout le monde. Parce que la diversité ne s’ajoute pas à la fin — elle se dévoile, se reconnaît et se célèbre activement.