Avertissement sur le contenu : cet article traite de la violence fondée sur le sexe, de la violence à l’égard des enfants, de la violence sexuelle, d’autres types spécifiques de violence et de la mort. Veuillez prendre soin de vous si vous décidez de lire cet article.
Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une journée qui est devenue terriblement pertinente ces dernières années et, en fait, ces dernières semaines. Nous profitons de cette journée pour nous mobiliser en faveur de l’éradication de la violence sexiste sous toutes ses formes dans le monde entier et pour sensibiliser à l’omniprésence de cette violence, qui est si répandue et insidieuse que les Nations unies et d’autres organisations influentes l’ont qualifiée de « pandémie ».
La date du 25 novembre a été choisie pour commémorer l’assassinat, en 1960, des trois sœurs Mirabal, de courageuses militantes politiques de la République dominicaine dont la mort a été ordonnée par le dictateur de l’époque. Elle a été célébrée pour la première fois en 1981 par des activistes lors des premières Encuentros Feministas Latinoamericanas y del Caribe (fr : Rencontres féministes d’Amérique latine et des Caraïbes) à Bogotá et a reçu une résolution officielle des Nations unies le 7 février 2000. Depuis lors, cette journée a été adoptée comme une occasion importante dans le monde entier, avec des organisations telles que les Nations unies, le Conseil de l’Europe et le Conseil de l’Europe.
Cette journée marque également le début des seize jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre, qui servent à mettre en lumière la violence dirigée non seulement contre les femmes, mais aussi contre tous ceux dont le genre est marginalisé. Ces journées sont observées jusqu’à la Journée des droits de la personne, le 10 décembre, qui marque le moment où, en 1948, les Nations unies ont adopté et proclamé la Déclaration universelle des droits de la personne, un document monumental pour l’époque qui influence encore aujourd’hui la lutte pour l’égalité des droits.
Au Canada, les seize jours comprennent également le 6 décembre, la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Cette journée nous rappelle les événements du 6 décembre 1989, lorsque la tragédie a frappé l’École polytechnique de Montréal et que 14 femmes ont été massacrées lors d’un acte de violence profondément misogyne par un homme qui prétendait « lutter contre le féminisme ». Ce qui s’est passé à l’École polytechnique a ébranlé le pays et, chaque année, nous, Canadiens, saisissons l’occasion non seulement de nous rappeler ces horribles événements, mais aussi de nous réengager à faire en sorte qu’un tel acte de haine sexiste ne se reproduise plus jamais.
La violence à l’égard des femmes prend d’innombrables formes à tous les stades de la vie d’une femme, et les statistiques indiquent qu’une femme sur trois dans le monde sera confrontée à la violence fondée sur le genre au cours de sa vie. En 2023, au moins cinquante et un mille femmes sont mortes à cause de la violence fondée sur le genre, ce qui signifie qu’une femme a été assassinée toutes les dix minutes pendant toute l’année. Ce chiffre est inimaginablement terrible, et pourtant ces pertes tragiques ne sont qu’une facette de l’épidémie de violence à laquelle les femmes sont confrontées dans le monde entier. Les Nations unies définissent la violence à l’égard des femmes comme « tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin, causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou mentales, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».
Pour être un peu plus précis, la Commission pour l’égalité entre les femmes et les hommes du Conseil de l’Europe a défini neuf types de violence à l’égard des femmes, en les classant non pas en fonction de l’étape de la vie ou de la période, mais en fonction du contexte social. Il s’agit de la violence au sein de la famille ou la violence domestique, le viol et la violence sexuelle, le harcèlement sexuel, la violence en milieu institutionnel, les mutilations génitales féminines, les mariages forcés, la violence dans les situations de conflit et d’après-conflit, les meurtres au nom de l’honneur et le non-respect de la liberté de choix en matière de procréation.
La violence fondée sur le sexe a une histoire incroyablement ancienne qui jette son ombre sur la terre entière et peut être perpétrée tant par des individus que par des sociétés. Les procès des sorcières et l’esclavage sexuel imposé aux « femmes de réconfort » étaient des actes de violence étatique à l’encontre des femmes, mais ils ne sont en aucun cas les seuls à se distinguer de la sorte et ne sont en aucun cas des reliques du passé. La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes sert à nous rappeler ce fait, et bien que les progrès accomplis jusqu’à présent puissent sembler effroyablement faibles et que le chemin qu’il nous reste à parcourir puisse être écrasant, cette journée nous invite également à nous engager pleinement dans la lutte jusqu’à ce que nous ayons toutes la garantie d’une vie sûre, sécurisée et joyeuse.