L’éducation est un droit humain fondamental, indissociable d’une société heureuse et pacifique. Le 24 janvier, nous reconnaissons et célébrons ce droit à l’occasion de la Journée internationale de l’éducation. Nous profitons de cette journée pour attirer l’attention sur le rôle crucial que joue l’éducation dans notre passé, notre présent et notre avenir, ainsi que sur le fait que de nombreuses personnes dans le monde sont privées d’un accès libre et complet à cette expérience si importante.
L’instauration d’une Journée internationale de l’éducation a été déclarée lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies le 3 décembre 2018, et la première journée a été célébrée le 24 janvier de l’année suivante. Depuis lors, des pays et des organisations du monde entier, comme l’UNESCO et Together For Girls, ont commémoré la journée du 24 janvier de diverses manières, notamment par des présentations et des débats organisés par l’ONU. Chaque année a son propre « thème », allant de « Récupérer et revitaliser l’éducation pour la génération COVID-19 », en 2021, à « L’IA et l’éducation : Préserver l’action humaine dans un monde automatisé ».
Aujourd’hui, grâce à la technologie et à des organisations telles que Wikipédia, nous pouvons bénéficier d’un accès à l’information plus large que jamais, et pourtant les disparités et les inégalités en matière d’éducation se sont sans doute accrues. Ces obstacles au droit de la personne qu’est l’éducation peuvent se manifester d’une multitude de façons, et germer à partir d’une variété de sols. D’une manière générale, les Nations unies estiment que 244 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde ne sont pas scolarisés et que 617 millions d’entre eux ne savent ni lire ni faire des calculs élémentaires. Ces chiffres sont vraiment terribles, surtout si l’on considère le rôle indispensable de l’éducation pour briser le cycle de la pauvreté, combler le fossé entre les sexes et améliorer la qualité de vie dans tous les domaines.
L’obstacle le plus important à l’accès à l’éducation est sans doute la discrimination fondée sur le sexe. Partout dans le monde, des personnes assignées à un sexe à la naissance se sont vues ou se voient encore refuser une éducation complète, sans autre raison que leur sexe perçu. Même lorsqu’elles sont autorisées à aller à l’école, les filles et les autres enfants et jeunes victimes de discrimination fondée sur le sexe peuvent également subir des pressions sociales les incitant à abandonner l’école après un certain temps, ne pas avoir la possibilité de suivre des études supérieures (qu’il s’agisse de l’enseignement secondaire ou post-secondaire) ou même se voir imposer des restrictions dans les matières qu’ils sont « autorisés » à apprendre. Même au Canada, où l’accès à l’éducation est relativement large, les filles et les autres enfants victimes de discrimination fondée sur le sexe peuvent être et sont encore victimes de discrimination de la part des enseignants et des administrateurs à l’école. L’une des principales inégalités scolaires auxquelles tous les enfants peuvent être confrontés au Canada est le fait que l’accès à une éducation sexuelle complète et factuelle varie considérablement en fonction de l’endroit où l’enfant va à l’école. Toutes les provinces n’imposent même pas l’éducation sexuelle, et exigent encore moins que l’enseignement dispensé soit inclusif, précis et complet. Bien que cela concerne les enfants de tous les sexes, la quantité d’informations erronées sur les corps féminins et intersexués en particulier signifie que l’absence d’une source d’information impartiale et véridique peut conduire à des idées fausses et dangereuses.
Si la discrimination éducative fondée sur le sexe est un problème massif et mondial, les inégalités en matière d’éducation peuvent se développer dans une pléthore de domaines différents. La discrimination éducative fondée sur la race et/ou la classe est un autre défi de taille, surtout si l’on considère les liens qui existent souvent entre les Noirs, les indigènes et les personnes de couleur (BIPOC), d’une part, et la pauvreté, d’autre part. Il est de notoriété publique que les écoles des quartiers pauvres (qui comptent statistiquement une plus grande population de personnes BIPOC) ont tendance à recevoir moins de ressources que celles des quartiers plus aisés. Heureusement, ce phénomène a attiré l’attention ces dernières années grâce à des médias tels que Abbot Elementary, qui se concentre sur une école du centre-ville et sur les enseignants qui travaillent incroyablement dur pour compenser le fait qu’ils partent déjà avec un handicap du simple fait de l’emplacement de leur école. Bien que ce phénomène soit extrêmement visible aux États-Unis, nous, dans le Nord, ne sommes en aucun cas exempts de ce schéma. Les jeunes des Premières nations, en particulier, sont confrontés à une inégalité massive en matière d’éducation pour un ensemble de raisons interconnectées, ce qui a conduit à un gouffre statistique entre les étudiants des Premières nations et une grande partie du pays lorsqu’il s’agit de pierres angulaires telles que l’obtention d’un diplôme ou d’une éducation postsecondaire complète.
Un autre domaine de discrimination en matière d’éducation auquel nous ne pensons peut-être pas souvent, mais qui touche un grand nombre de personnes dans le monde et ici au Canada, est celui des obstacles à l’accès à l’enseignement post-secondaire. Le plus important de ces obstacles est sans doute le coût énorme et souvent prohibitif de l’obtention d’un diplôme, d’une certification ou de toute autre formation supérieure, qui à lui seul oblige d’innombrables personnes à contracter des prêts débilitants ou à renoncer complètement à l’enseignement post-secondaire. Dans un monde et une économie où le poids et l’importance d’un diplôme semblent ne faire que croître, il n’est pas difficile de voir comment cet obstacle contribue aux cycles générationnels de la pauvreté. Bien entendu, la race, le sexe, le handicap et d’autres facteurs de marginalisation constituent également des obstacles à l’éducation post-secondaire qui devient de plus en plus nécessaire pour de nombreuses personnes à travers le monde.
Nous vivons peut-être un âge d’or de l’information, mais la réalité est que nous n’avons pas tous un accès égal à cet âge d’or. Il est révélateur que cet article n’ait fait qu’effleurer la surface de toutes les façons et raisons pour lesquelles l’accès à l’éducation est restreint ou carrément rendu impossible – et il ne faut pas oublier que l’égalité d’accès à l’éducation est une question véritablement intersectorielle. Ici, au Canada, bien que nous soyons loin d’être un exemple parfait d’un système éducatif sans faille, nous avons beaucoup plus de privilèges que tant d’autres dans le monde, et nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’un jour, l’éducation soit traitée comme le droit humain fondamental qu’elle est pour tout le monde.