Raids sur les bains publics de Pisces 1981
Préparer le terrain pour la résistance
Nombreux sont ceux qui connaissent les raids sur les bains publics de Toronto, qui ont eu lieu en février 1981, mais moins nombreux sont ceux qui ont entendu parler des raids sur les bains publics d’Edmonton, qui ont eu lieu la même année. Au moment où ces raids ont eu lieu, des douzaines de raids avaient eu lieu à travers le Canada entre 1969 et 1981, entraînant des centaines d’arrestations. Ces raids sont loin d’être les premiers, mais cette année-là était cependant différente, car elle avait la particularité d’être l’année où la communauté homosexuelle canadienne a commencé à résister.
Comment les événements se sont déroulés aux Poissons
À partir de février 1981, des paires de jeunes détectives de police – neuf— neuf au total — se faisaient passer pour des membres de Pisces Spa, passant des nuits de week-end à se mêler, à regarder et à prendre des notes abondantes et détaillées sur les activités des hommes qui s’y sont rassemblés.
Quarante membres du service de police d’Edmonton, six agents de la GRC et deux procureurs de la Couronne ont pris d’assaut le spa Pisces Health, un établissement de bains utilisé par les hommes gais, le 30 mai 1981, vers 1h301 h 30 du matin. Au cours du raid, 56 hommes ont été arrêtés et inculpés, tandis que six autres hommes, propriétaires et employés, ont été accusés d’être les gardiens d’une maison de débauche.
Le raid d’Edmonton avait deux procureurs de la Couronne présents, surveillant les arrestations. Tout ce qui concernait le raid aavait été organisé à l’avance dans les moindres détails, y compris la mise à disposition de personnel au palais de justice pour une mise en accusation extrêmement inhabituelle au milieu de la nuit. Les hommes ont été déposés hors du spa et dans des fourgonnettes et des voitures de police et conduits au palais de justice, où quelques-uns ont été pris à part et interrogés, mais personne n’a été autorisé à consulter un avocat. Il était proche de l’aube lorsque les 56 personnes retrouvées ont finalement quitté le palais de justice.
Réponse de la Communauté
Les membres de la communauté homosexuelle ont manifesté leur en solidarité. Flashback et l’autre bar gai principal d’Edmonton, The Roost, ont tous offert un espace pour que les personnes puissent se rencontrer et planifier leurs stratégies juridiques. Un groupe d’avocats a rencontré les hommes dans les bars pour leur parler de leurs options.
Au fil des mois d’été, il est évident qu’au lieu de forcer la communauté gaie à se retirer dans l’ombre, les arrestations excessives l’avaientexcessives, l’avaient encouragée à résister. Non seulement il y avait une manifestation devant la mairie pour attirer l’attention sur l’injustice, mais un véritable tollé s’est élevé de la part de la communauté frustrée.
La formation de l’Edmonton Pride
Après le raid et les procès, il restait un sentiment de frustration et d’indignation qui allait devenir une caractéristique importante de la communauté gaie d’Edmonton. En juin 1982, les premiers événements Fierté de la ville ont commencé. Il n’y a pas eu de parade, mais plusieurs petits événements regroupés pour honorer le thème « Gay Pride Through Unity » ont attiré 250 personnes. Ces événements sont transformés en une semaine de sensibilisation aux gais et lesbiennes vers 1984.
Il faudra attendre une décennie après le raid avant que la première manifestation/parade de la fierté n’ait lieu, mettant en vedette des personnes avec des sacs sur la tête pour protéger leur identité. Le soutien officiel est finalement arrivé en 1993 lorsque le maire Jan Reimer a proclamé la Journée de la fierté gaie et lesbienne.