Sensibilisation

Le 30 mai de cette année, nous commémorons le quarante-quatrième anniversaire de la descente au bathhouse Pisces, une opération organisée par le système judiciaire d’Edmonton visant à arrêter des hommes homosexuels dans un lieu qui avait jusque-là été un espace sûr pour se retrouver et tisser des liens. L’héritage de ces descentes a eu un effet profond et durable sur la communauté 2SLGBTQIA+ d’Edmonton, et cette journée est l’occasion de nous souvenir des événements tout en reconnaissant le progrès accomplis, mais aussi les combats qu’il nous reste à mener.

Les « bathhouses » ont été des lieux de rassemblement pour les hommes 2SLGBTQIA+ et les individus de genre masculin depuis des siècles, avec une version moderne apparue vers la fin du XIXe siècle. Ils servaient de refuges pour rechercher diverses formes de compagnie, et étaient souvent des destinations prisées pour les rencontres anonymes. Leur clientèle, leur niveau de discrétion, les services proposés et les attentes d’anonymat variaient, mais ils étaient, dans l’ensemble, des piliers stables et constants des communautés où ils étaient implantés. Edmonton, en Alberta, ne faisait pas exception.

Le Pisces Health Spa, ouvert en 1978, n’était en aucun cas le premier établissement du genre à Edmonton, mais il est rapidement devenu le plus réputé. Cela était en grande partie dû aux normes rigoureuses de propreté imposées par son gestionnaire, John Kerr, un chorégraphe qui travaillait avec les drag queens des Flashback Follies. Cet engagement envers l’hygiène a largement contribué à l’essor rapide de la clientèle du batthouse — qui comptait, à son apogée, plus de deux mille membres payants ; faisant du centre, une institution très appréciée de la communauté 2SLGBTQIA+ d’Edmonton.

Les bathhouses étaient un refuge dans un monde hostile, mais leur existence n’était pas ignorée pour autant, et il n’est pas surprenant que, dans le climat social de l’époque, des descentes de police y aient été enregistrées dès les années 1900. Ceux qui avaient le malheur d’être arrêtés lors de ces opérations étaient souvent victimes de violences, d’une dénonciation publique et de sanctions juridiques. Cette menace pesait sur toute personne franchissant les portes de ces espaces supposément sûrs.

Les forces de l’ordre canadiennes menaient des descentes dans les bathhouses depuis 1964, mais c’est en février 1981 que l’« Opération Savon » — une descente de quatre bathhouses en une seule nuit — a conduit à l’arrestation massive de trois cent six personnes en vertu de lois concernant les « maisons de débauche ». Cela ignorait non seulement la décriminalisation de l’homosexualité au Canada en 1969, mais aussi le fait que d’autres groupes, tels que les hommes hétérosexuels sollicitant des prostituées, faisaient l’objet d’une bien moindre surveillance sous les mêmes lois.

Mais l’Opération Savon n’était qu’un début. Dès février, neuf détectives d’Edmonton prenaient part à une vaste opération de surveillance. Tandis que d’autres agents se cachaient dans un bâtiment voisin pour observer les allées et venues des clients, les neuf détectives se faisaient passer pour des clients à l’intérieur du bathhouse, et profitaient de leur couverture pour, entre autres, photographier des usagers dans des situations intimes. Il est aujourd’hui admis que tout cela a été initié à la suite d’une plainte déposée par Fred Griffiths, un homme gai qui n’avait jamais mis pied au Pisces Health Spa, mais qui se disait tout de même « dégoûté » par ce qui s’y passait. Ces attitudes à l’égard, entre autres, du sexe anonyme et des établissements centrés sur le sexe, étaient loin d’être rares dans la communauté 2SLGBTQIA+ de l’époque — et elles persistent encore aujourd’hui.

Le 30 mai 1981, la police d’Edmonton a pris d’assaut le Pisces Health Spa, défonçant les portes des chambres privées et annonçant aux personnes présentes qu’elles étaient arrêtées pour avoir été « trouvées » dans une maison de débauche. Les hommes n’avaient pas le droit de se rhabiller avant d’avoir été photographiés dans l’état où ils avaient été trouvés, puis à nouveau une fois habillés, tenant des pancartes indiquant leurs noms et d’autres informations. Le tout s’est déroulé sous les yeux de deux procureurs de la Couronne — une présence extrêmement rare lors de telles descentes. Cinquante-six personnes ont été entassées dans des fourgons et des véhicules de police jusqu’au palais de justice, où elles ont été privées de toute assistance juridique. En parallèle, les propriétaires du centre, le Dr Henri Toupin et Éric Stein, ainsi que John Kerr ont aussi été arrêtés.

Les médias se sont immédiatement emparés de l’affaire. Les noms des personnes arrêtées ont été diffusés au journal télévisé de 18 h de CFRN (aujourd’hui CTV), les exposant publiquement dans une époque profondément hostile. La liste des deux mille membres du centre, saisie lors de la descente, a aussi été évoquée de manière inquiétante dans les reportages. C’est la communauté 2SLGBTQIA+ elle-même, notamment l’organisation Gay Alliance Towards Equality qui a apporté soutien, conseils et informations aux personnes concernées. Toupin, Stein et Kerr ont tous plaidé coupable. Malheureusement, une fois le premier « présent » reconnu coupable, les autres verdicts de culpabilité ont suivi. Finalement, la plupart des hommes arrêtés ont plaidé coupables.

Cependant la communauté 2SLGBTQIA+ d’Edmonton n’a pas baissé les bras. Lassés de devoir se cacher en espérant que la justice et l’opinion publique détournent le regard, ses membres ont organisé des actions de protestation publiques, notamment devant à l’hôtel de ville ou encore la participation au Klondike Days Sourdough Raft Race avec le S.S. Pisces 2, dont la voile arborait un triangle rose. Cette indignation a mobilisé une communauté que plusieurs estimaient devenue complaisante face aux abus des forces de l’ordre et du public. Elle allait résonner dans les années à venir, notamment avec les premiers événements de la Fierté à Edmonton, en 1982, sous le thème « Fierté gay par l’unité ». Douze ans après les descentes, la maire Jan Reimer a officiellement proclamé une Journée de la Fierté gaie et lesbienne, et en 2021, pour le 40e anniversaire des descentes, le service de police d’Edmonton a publié une déclaration officielle d’excuses. Bien que scandaleuses, les descentes au Pisces Health Spa sont désormais considérées comme un moment clé dans la lutte pour les droits des personnes 2SLGBTQIA+ non seulement à Edmonton, mais dans tout le Canada.

Pour en savoir plus sur le Pisces Health Spa et les descentes de cette journée fatidique, nous vous recommandons un article du projet Edmonton City as Museum, publié peu avant le 40e anniversaire des événements. Un lien est disponible ici.

Les descentes du bathhouse Pisces ont été un tournant fondamental dans l’histoire de la lutte pour les droits des personnes 2SLGBTQIA+ au Canada, et il est profondément regrettable qu’elles soient si peu connues. Ce sont des récits comme celui-ci — et le besoin de les faire connaitre à tout le Canada qui représentent la mission la plus chère de la SHFC. En cette journée, souvenons-nous de ceux qui ont lutté et se sont sacrifiés pour les libertés et la joie que nous connaissons aujourd’hui, et rappelons-nous aussi que la lutte est loin d’être terminée.

Sensibilisation

Selon le gouvernement du Canada, environ quatre pour cent de la population canadienne fait partie de la communauté 2SLGBTQIA+. Une partie de cette population s’identifie comme pansexuelle ou panromantique. Étant donné que les identités pansexuelles et panromantiques n’ont pas toujours bénéficié de la même visibilité ou compréhension que d’autres orientations au sein de la communauté, il est important de reconnaître et de célébrer les personnes pansexuelles et panromantiques. C’est pourquoi, chaque année, le 24 mai est consacré à la célébration de ces communautés dans le cadre de la Journée de la visibilité et de la sensibilisation pansexuelle et panromantique. 

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas bien le concept de panromantisme, une orientation panromantique signifie qu’une personne peut ressentir une attirance romantique envers des personnes de tout genre. Plus précisément, cela peut vouloir dire qu’une personne est émotionnellement attirée par des individus qui s’identifient comme hommes, femmes, non binaires ou trans. Les personnes panromantiques peuvent ne pas ressentir d’attirance physique envers d’autres, et se concentrent plutôt sur les connexions émotionnelles, peu importe le genre. Le terme panromantique est souvent utilisé par des personnes faisant partie du spectre asexuel. 

L’orientation pansexuelle se définit comme une attirance sexuelle envers des personnes de tous genres, et elle ne doit pas être confondue avec la bisexualité. Les personnes pansexuelles peuvent être attirées sexuellement par des individus de toute identité de genre, qu’ils soient trans, non binaires, hommes ou femmes. Les personnes pansexuelles peuvent être attirées par tous les genres, tant sur le plan romantique que sexuel. Quelques célébrités pansexuelles connues incluent Cara Delevingne, Miley Cyrus, Demi Lovato et Brendon Urie. 

La Journée de la visibilité et de la sensibilisation pansexuelle et panromantique est essentielle pour accroître la compréhension envers les communautés pansexuelles et panromantiques, et pour veiller à ce qu’elles ne soient pas effacées, stigmatisées ou victimes de stéréotypes ou de préjugés nuisibles. Ainsi, nous vous invitons à souligner cette journée en informant vos proches, vos ami·e·s et votre communauté, et en agissant comme allié·e afin de promouvoir l’inclusion et l’acceptation des personnes pansexuelles et panromantiques. 

Sources 

https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/12-581-x/2022001/sec6-eng.htm 

https://dictionary.cambridge.org/dictionary/english/panromantic 

https://dictionary.cambridge.org/dictionary/english/pansexual 

https://www.buzzfeed.com/mjs538/pan-celebrities 

https://www.verywellmind.com/what-is-panromantic-7098113 

https://medium.com/kiki-app/pansexual-and-panromantic-visibility-day-dd1939183bfa 

Sensibilisation

Le 22 mai, nous soulignons chaque année la naissance de Harvey Milk en prenant un moment pour lui rendre hommage. Harvey Milk a été un défenseur infatigable des droits des personnes 2SLGBTQIA+ à une époque où les émeutes de Stonewall étaient encore fraîches dans les mémoires. Les effets de son travail résonnent encore aujourd’hui dans la lutte continue pour l’égalité des droits. Cette année, Milk aurait eu 95 ans s’il n’avait pas été assassiné. Nous devons continuer d’honorer sa mémoire pour les générations à venir. 

Né en 1930 dans une famille juive à Woodmere, dans l’État de New York, Milk a mené, selon toutes les sources, une vie plutôt traditionnelle durant ses jeunes années. Il s’est enrôlé dans la marine américaine pendant la guerre de Corée, mais a été forcé d’accepter une libération « autre qu’honorable » en 1955 afin d’éviter une cour martiale en raison de son identité. Il a travaillé un temps dans le domaine des assurances et adoptait des positions plutôt conservatrices, tout en étant mal à l’aise avec son homosexualité. C’est en travaillant comme directeur adjoint dans la troupe de théâtre de Tom O’Horgan — et en côtoyant les « enfants-fleurs », qu’on appellerait aujourd’hui des hippies — qu’il a commencé à changer profondément sa vision du monde. 

Milk a déménagé à San Francisco au début des années 1970, où il a ouvert une boutique de photographie sur la rue Castro avec son partenaire et futur directeur de campagne, Scott Smith. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, San Francisco attirait une population 2SLGBTQIA+ croissante, plusieurs hommes gais ayant été expulsés de l’armée ayant choisi d’y rester plutôt que de retourner dans leur ville natale, souvent peu accueillante. Cette communauté émergente a à son tour attiré d’autres personnes, et en 1969, l’Institut Kinsey estimait que San Francisco avait la plus grande proportion de personnes 2SLGBTQIA+ parmi toutes les grandes villes américaines. 

La rue Castro est rapidement devenue le cœur de la communauté 2SLGBTQIA+ de San Francisco. On ne peut parler de Harvey Milk sans évoquer Castro. Ce quartier ouvrier d’origine ethniquement mixte est devenu abordable à mesure que des familles intolérantes fuyaient la diversité croissante du secteur, le rendant accessible aux personnes 2SLGBTQIA+ souhaitant s’y établir. Cela dit, San Francisco n’était pas nécessairement plus tolérante que d’autres villes. Les relations orales y étaient encore illégales et le maire de l’époque, Alito, ciblait agressivement les parcs publics fréquentés par des hommes gais. En 1971, 2 800 hommes ont été arrêtés pour « relations sexuelles en public », un contraste frappant avec les 63 arrestations à New York. 

Avec les années, Milk est devenu de plus en plus engagé politiquement. Ses amis racontent qu’ils devaient l’empêcher de donner des coups de pied dans la télévision en entendant les réponses répétées « Je ne m’en souviens pas » du procureur général John N. Mitchell lors des audiences du Watergate. Finalement, excédé par la situation, il a décidé de se présenter comme conseiller municipal. Plus tard, il dira de ce moment : « J’ai finalement atteint le point où je savais que je devais m’impliquer ou me taire. » 

Son accueil auprès des figures déjà établies dans la politique gaie a été plutôt tiède au départ, mais il a rapidement obtenu le soutien de certains propriétaires de bars gais, frustrés par l’approche qu’ils jugeaient trop timide des dirigeants existants face aux descentes policières. Milk a perdu ses premières élections, mais ses talents de politicien se sont vite révélés. Lors des élections municipales de 1973, il s’est classé 10e sur 32 candidats, malgré son manque d’expérience. On dit que s’il avait été possible d’élire les conseillers par district, il aurait gagné. Entre ses campagnes infructueuses — y compris une pour l’Assemblée législative de la Californie — Milk a travaillé à bâtir des coalitions locales. Il a été l’un des fondateurs de l’Association du village Castro pour soutenir les commerces 2SLGBTQIA+ et a lancé la foire de la rue Castro en 1974 afin d’attirer plus de clients dans le quartier — un événement qui existe encore aujourd’hui. 

À l’élection de 1977, Milk était devenu une figure bien connue, non seulement dans les communautés 2SLGBTQIA+ ou de Castro, mais dans tout San Francisco — même le San Francisco Chronicle l’a appuyé comme conseiller. Il a remporté l’élection avec 30 % des voix. Milk est entré à l’hôtel de ville porté par une vague de soutien. D’autres nouveaux élus y ont aussi prêté serment, notamment Carol Ruth Silver, mère monoparentale; Gordon Lau, sino-américain; et Ella Hill Hutch, femme afro-américaine. L’un des premiers gestes de Milk en poste a été de présenter un projet de loi interdisant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, qu’il a qualifié de « loi sur les droits des gais la plus rigoureuse au pays ». Il était évident pour tous à quel point Milk était motivé et engagé. Il défendait des causes aussi variées que l’accessibilité aux services de garde, le transport en commun gratuit ou la propreté des rues. Depuis sa campagne à l’Assemblée législative, il recevait des menaces de mort, qu’il ignorait. « Si une balle devait entrer dans mon crâne, dit-il, qu’elle détruise chaque porte de placard. » 

Malheureusement, nous ne saurons jamais jusqu’où Milk aurait pu mener son combat. Le 27 novembre 1978, Harvey Milk et le maire de San Francisco, George Moscone, ont été assassinés par Dan White, ancien conseiller municipal. Ce dernier avait été le seul à voter contre la loi de Milk sur les droits 2SLGBTQIA+, malgré ses affirmations qu’il soutenait « les droits de tous, y compris des gais ». White avait démissionné en raison d’un désaccord sur son salaire, puis tenté de revenir sur sa décision. Moscone avait d’abord refusé, mais avait fini par organiser une rencontre, au cours de laquelle White l’a tué. Il a ensuite assassiné Milk, acte largement perçu comme une vengeance pour ce qu’il considérait comme une trahison. 

La communauté 2SLGBTQIA+ de San Francisco a été plongée dans le deuil. Le jour même, entre 25 000 et 40 000 personnes ont spontanément marché avec des bougies de la rue Castro jusqu’à l’hôtel de ville. Les drapeaux ont été mis en berne partout en Californie et le président Jimmy Carter a offert ses condoléances. Lorsque White a été reconnu non coupable par un jury ne comptant aucun membre des communautés 2SLGBTQIA+ ni de minorités visibles, des émeutes ont éclaté dans la ville pendant plusieurs heures. 

Il est impossible de résumer dans un seul article tout l’impact qu’a eu Harvey Milk, tant de son vivant qu’après sa mort. Une chose est certaine : son courage d’avoir vécu ouvertement son identité dans une époque si hostile a bel et bien permis, au final, d’abattre de nombreuses portes de placard. Son neveu, Stuart Milk — lui-même gai — a fondé la Harvey Milk Foundation, qui œuvre à promouvoir l’égalité à l’échelle mondiale, et qui a été le moteur de la création du Harvey Milk Day, inscrit dans la loi par le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger en 2009. 

La vie de Harvey Milk est riche et complexe. Un seul texte ne saurait couvrir tout ce qu’il a accompli, les opposants qu’il a affrontés, et les multiples facteurs sociaux et politiques qui ont façonné son parcours. Si vous souhaitez en apprendre davantage, de nombreuses sources crédibles et bien documentées sont accessibles en ligne — et cela vaut vraiment le détour. Ce texte a choisi de mettre l’accent sur la vie de Milk, plutôt que sur sa mort tragique souvent sensationnalisée, car c’est bien sa vie qui nous inspire, et c’est cela que le Harvey Milk Day célèbre. Harvey Milk a été un pionnier des droits 2SLGBTQIA+ à une époque profondément hostile, et il a ouvert la voie à de nombreux militants et leaders. Il est une figure emblématique de la politique queer, et nous devons toujours veiller à honorer son héritage. 

« Je ne peux pas empêcher les gens d’être en colère, frustrés ou furieux. J’espère seulement qu’ils transformeront cette colère et cette frustration en quelque chose de positif, pour que deux, trois, quatre, cinq cents personnes se lèvent, que les médecins gais se dévoilent, les avocats gais, les juges, les banquiers, les architectes… J’espère que chaque professionnel gai dira “assez”, se manifestera, portera un signe, laissera le monde savoir. Peut-être que cela aidera. » 
Harvey Milk 

Sensibilisation

Les médias sociaux font partie du quotidien pour la plupart d’entre nous. Pour de nombreuses personnes 2SLGBTQIA+, ils représentent bien plus qu’un simple moyen de rester en contact — ils peuvent offrir un lien vital avec la communauté, le sentiment d’appartenance et l’affirmation de soi. Surtout pour celles et ceux vivant dans des endroits où l’acceptation n’est pas garantie, ces plateformes permettent de se sentir vu·e et reconnu·e.

Cependant, les médias sociaux sont aussi des espaces complexes. En plus de leurs avantages, ils peuvent affecter la santé mentale de façons parfois subtiles. En ce Mois de la sensibilisation à la santé mentale, la Société historique canadienne de la Fierté encourage tout le monde à porter un regard plus attentif sur l’impact de la vie en ligne sur le bien-être émotionnel — et à réfléchir à des façons plus conscientes d’interagir avec ces espaces.

Trouver un lien

L’une des grandes forces des médias sociaux est leur capacité à rassembler les gens. Qu’il s’agisse de rejoindre un groupe partageant votre identité, de suivre des créateur·rice·s 2SLGBTQIA+ qui résonnent avec votre vécu, ou de découvrir des histoires de résilience et de joie, les espaces numériques peuvent offrir une visibilité essentielle.

Pour celles et ceux qui n’ont pas accès à un réseau de soutien à proximité, les médias sociaux peuvent être un rappel puissant que vous n’êtes pas seul·e.

Connaître les risques

En même temps, toutes les expériences en ligne ne sont pas positives. Les publications soigneusement sélectionnées peuvent entraîner des comparaisons malsaines en matière de réussite, d’apparence ou de sentiment de « ne pas en faire assez » pour la communauté. L’exposition constante à la désinformation, aux propos haineux ou au harcèlement peut également avoir des effets néfastes sur la santé mentale.

Il est important de reconnaître lorsque ces interactions commencent à miner votre estime de vous-même. Même les espaces bien intentionnés peuvent parfois laisser les gens se sentir invisibles ou isolés.

Protéger son bien-être

Il n’est pas nécessaire de se déconnecter complètement pour protéger sa santé mentale — mais quelques stratégies simples peuvent aider : • Curez votre fil d’actualité. Suivez des comptes qui vous font sentir soutenu·e, inspiré·e ou bien informé·e. • Établissez des limites. Faire des pauses régulières ou limiter le temps passé devant l’écran peut vous aider à vous ressourcer. • Écoutez-vous. Portez attention à la manière dont certains espaces ou conversations vous affectent, et ajustez vos habitudes au besoin. • Demandez du soutien. Que ce soit auprès d’un·e ami·e, d’un réseau de pair·e·s ou d’un·e professionnel·le, vous n’avez pas à affronter les défis seul·e.

Créer des espaces — en ligne comme hors ligne — où les personnes 2SLGBTQIA+ se sentent en sécurité, valorisées et encouragées à prendre soin de leur santé mentale est un effort continu et collectif.

Un doux rappel

Les médias sociaux peuvent être des outils de connexion, de créativité et de joie. Mais il est tout à fait acceptable de prendre du recul lorsque nécessaire. En ce Mois de la sensibilisation à la santé mentale, engageons-nous à rendre nos espaces numériques plus bienveillants, inclusifs et sains — pour nous-mêmes et pour les autres.

Si vous avez besoin de soutien, des services comme Talk Suicide Canada (1-833-456-4566) et Reach Out Crisis Line (519-433-2023) sont disponibles 24/7.

References:

https://www.ementalhealth.ca/index.php?m=record&ID=55840

https://findahelpline.com/organizations/reach-out-crisis-line

Sensibilisation

Le 26 avril 2025, célébrez la Journée de la visibilité lesbienne! Cette journée s’inscrit dans une semaine complète consacrée à la célébration des lesbiennes à travers le monde : la Semaine de la visibilité lesbienne. La Journée et la Semaine de la visibilité lesbienne ont toutes deux vu le jour à West Hollywood en 1990 et ont été célébrées pendant une brève période de deux ans. À l’origine, la Semaine de la visibilité lesbienne était un événement d’une semaine parrainé par la Ville de West Hollywood, en Californie. L’événement comprenait une cérémonie de remise de prix, des ateliers et des activités culturelles. L’objectif était de créer une plateforme pour les identités lesbiennes et les enjeux touchant les lesbiennes, tout en célébrant la communauté lesbienne. Le but fondamental de la Journée et de la Semaine de la visibilité lesbienne était de sensibiliser le public et d’accroître la visibilité de la communauté lesbienne. 

Bien que l’événement ait été de courte durée et n’ait duré que deux ans, la Journée de la visibilité lesbienne a été relancée au Royaume-Uni par le magazine DIVA en 2008. À mesure que la popularité de cette journée grandissait, des célébrations, des programmations et des événements ont été mis en place officiellement à travers le monde. Alors que la Journée de la visibilité lesbienne gagnait en reconnaissance, il est devenu évident qu’une seule journée ne suffisait plus à célébrer les lesbiennes. C’est ainsi qu’en 2020, la Semaine de la visibilité lesbienne a été officiellement relancée par Linda Riley, éditrice du magazine DIVA. 

En rétablissant la Journée et la Semaine de la visibilité lesbienne, Linda Riley a affirmé vouloir faire reconnaître les réalisations d’un groupe de femmes marginalisées et célébrer les contributions significatives des femmes au sein de la communauté. Elle voulait également que cette journée soit une occasion pour les lesbiennes de célébrer leur identité et de démontrer leur solidarité avec les personnes queer et non binaires sapphiques ainsi qu’avec toutes les femmes. 

Alors, le 26 avril, participez à la Journée de la visibilité lesbienne en assistant à des événements virtuels organisés partout dans le monde ou en vous joignant à un événement local. Célébrez aussi la Semaine de la visibilité lesbienne et réfléchissez à des façons de vous engager et de soutenir la communauté lesbienne. 

Sources 

https://www.advocate.com/lesbian/lesbian-visibility-week-why 

https://www.thepinknews.com/2025/04/02/everything-you-need-to-know-about-lesbian-visibility-week-2025/ 

https://oac.cdlib.org/findaid/ark:/13030/c81v5fpp/ 

Sensibilisation

Le 6 avril est la Journée internationale de l’asexualité, un moment pour se rassembler afin de reconnaître la beauté et la richesse de la communauté asexuelle, mettre de l’avant les voix asexuelles, et sensibiliser aux nombreux défis auxquels les personnes asexuelles font face en vivant leur vérité. Les personnes asexuelles ont toujours été une facette indissociable de la communauté 2SLGBTQIA+, et nous devons profiter de cette journée pour réaffirmer cette réalité. 

La Journée internationale de l’asexualité est un événement relativement nouveau dans le calendrier 2SLGBTQIA+, la première ayant eu lieu en 2021. Elle a été conçue pour compléter d’autres événements consacrés aux personnes asexuelles, comme la Semaine de l’asexualité à la fin octobre. Contrairement à ces événements, la Journée internationale de l’asexualité met spécifiquement l’accent sur les expériences asexuelles en dehors du monde occidental et anglophone, où se concentre actuellement la majeure partie des discussions sur les enjeux asexuels. Fidèle à cette mission, la création de cette journée a été le fruit d’une collaboration entre des organisations du monde entier, ce qui en fait une célébration véritablement mondiale. Le 6 avril a été choisi car il ne chevauche aucune autre date importante à l’échelle internationale, bien qu’il coïncide parfois avec la Semaine de sensibilisation à l’autisme — ce qui pourrait être une heureuse coïncidence, considérant la présence d’une communauté vibrante de personnes autistes et asexuelles. Ce choix permet également d’ajouter une date axée sur l’asexualité dans la première moitié de l’année, une période jusque-là sans événement marquant en ce sens. 

Le terme « asexuel·le » peut se définir de manière générale comme une personne qui ressent peu ou pas d’attirance sexuelle. Il s’agit d’un spectre ou d’un terme parapluie qui englobe une vaste gamme d’expériences vécues. Bien que toutes les personnes asexuelles partagent ce fil conducteur, il existe une grande diversité dans la manière dont elles vivent l’attirance, quelle qu’en soit la nature. L’attirance sexuelle se définit simplement comme le désir ou l’élan d’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un, mais l’intensité de cette attirance ne détermine pas nécessairement la participation à des activités sexuelles. Certaines personnes asexuelles sont « dégoûtées par le sexe » (sex-repulsed), c’est-à-dire qu’elles n’ont aucun intérêt pour les activités sexuelles, tandis que d’autres sont « sexuellement positives » (sex-positive) et peuvent y participer volontairement et même y trouver du plaisir. D’autres se situent quelque part entre ces deux extrêmes. Le fait qu’une personne asexuelle participe ou non à des activités sexuelles n’a aucune incidence sur son identité — les personnes asexuelles le sont peu importe leur comportement sexuel. 

Il est également important de souligner que l’asexualité et l’aromantisme ne sont pas nécessairement liés. Bien que les deux communautés partagent de nombreuses expériences et défis et soient souvent proches, elles demeurent distinctes. Il existe des personnes à la fois asexuelles et aromantiques (souvent appelées AroAce), qui sont une composante essentielle et précieuse de la communauté asexuelle, mais plusieurs personnes asexuelles ressentent bel et bien de l’attirance romantique et sont tout aussi importantes et valorisées. De plus, bon nombre d’AroAces considèrent leur asexualité comme distincte de leur aromantisme, alors que d’autres perçoivent les deux comme liés. Ces deux façons de vivre sont tout à fait valides et démontrent que le vécu de l’attirance romantique — ou son absence — n’a aucun impact sur la légitimité de l’identité asexuelle. 

Un élément fondamental de la Journée internationale de l’asexualité est de sensibiliser le public aux réalités et aux luttes que vivent les personnes asexuelles partout dans le monde. En plus de la discrimination institutionnalisée, comme les lois qui rendent un mariage invalide en l’absence de relations sexuelles, ou les pratiques de « thérapie corrective » imposées de force à des personnes asexuelles, il existe un déni — sinon un rejet pur et simple — de l’identité et des expériences asexuelles. L’asexualité a été qualifiée de maladie mentale, on a dit aux personnes asexuelles qu’elles étaient incapables de ressentir de l’amour, et certaines personnes prétendent que l’asexualité n’est pas une orientation sexuelle ou que les personnes asexuelles bénéficient de privilèges hétérosexuels et ne subissent aucune forme de discrimination. Ce genre de discours provient autant de la population générale que de la communauté 2SLGBTQIA+ élargie, et nous devons rester attentifs et le dénoncer systématiquement. Les personnes asexuelles font partie intégrante de la communauté 2SLGBTQIA+ et nous ne devons pas tolérer ce type de comportement au sein d’un espace qui se veut inclusif et sécuritaire. En lien avec le thème de la Journée internationale de l’asexualité, il existe un manque flagrant de ressources sur les expériences asexuelles en dehors de la sphère anglophone et du monde occidental. Il s’agit d’un enjeu à corriger, sans quoi l’activisme risque d’exclure celles et ceux qu’il est censé représenter. 

Une chose que nous pouvons faire pour appuyer la communauté asexuelle est de continuer à parler d’asexualité et à promouvoir une meilleure représentation des personnes asexuelles tout au long de l’année, ainsi que de dénoncer l’acephobie dès qu’elle se manifeste. En cette Journée internationale de l’asexualité, engageons-nous de nouveau à accomplir cette tâche et veillons à faire entendre les voix asexuelles, non seulement aujourd’hui, mais tous les jours. 

Sensibilisation

Chaque mois d’avril, le Mois national de la diversité nous invite à prendre un moment pour reconnaître les nombreuses communautés, cultures et identités qui façonnent le Canada. Pour la communauté 2SLGBTQIA+, c’est l’occasion d’aller au-delà des manchettes arc-en-ciel pour plonger dans nos racines : qui nous sommes, d’où nous venons et qui attend encore d’être vu·e. 

L’histoire queer du Canada n’a jamais été uniforme. Elle est constituée de personnes aux identités croisées — autochtones, noires, immigrantes, en situation de handicap, trans et plus encore — qui ont chacune apporté leurs récits et leurs luttes au combat plus large pour la reconnaissance et les droits. 

Par exemple, les personnes bispirituelles occupaient des rôles respectés dans plusieurs nations autochtones bien avant que la colonisation ne vienne bouleverser cet équilibre. Leur présence nous rappelle que la diversité des genres et des sexualités n’est pas nouvelle; ce qui est nouveau, c’est la manière dont cette diversité a été mal comprise, effacée ou enfermée dans des cadres coloniaux. 

Dans les centres urbains, les vagues d’immigration ont amené des personnes queers de partout dans le monde — certaines cherchant la sécurité, d’autres simplement un sentiment d’appartenance. Dans le quartier Church-Wellesley de Toronto ou sur la rue Davie à Vancouver, on retrouve des communautés façonnées non seulement par les défilés de la fierté, mais aussi par l’organisation communautaire, l’échange culturel et la résilience quotidienne — souvent dirigées par celles et ceux vivant en marge. 

Et pourtant, aujourd’hui encore, le récit dominant ne reflète pas toujours cette diversité. Certaines voix restent mises de côté, leurs histoires sous-représentées dans les archives, les médias et les discussions politiques. Lorsqu’on parle de progrès, il faut se demander : progrès pour qui? 

C’est pourquoi le Mois national de la diversité est important. Ce n’est pas une campagne marketing ni un simple mot-clic. C’est une occasion de ralentir et de se poser des questions : qui avons-nous oublié? Quelles histoires préservons-nous? Qui se sent en sécurité, et qui doit encore se battre pour être entendu·e? 

La réflexion n’a pas besoin d’être compliquée. Elle peut commencer par découvrir une figure méconnue de l’histoire 2SLGBTQIA+. Par appuyer un groupe local dirigé par des personnes queers racisées. Par remettre en question pourquoi certaines voix ont toujours la parole — et imaginer ce que ce serait de la partager. 

En ce Mois national de la diversité, faisons-en plus qu’un simple clin d’œil. Servons-nous-en comme d’un rappel : pour repenser les histoires auxquelles on donne de l’espace et pour nous réengager à bâtir un avenir qui inclut tout le monde. Parce que la diversité ne s’ajoute pas à la fin — elle se dévoile, se reconnaît et se célèbre activement. 

Sensibilisation

Alors que les manchettes du monde entier traitent de plus en plus des lois utilisées pour supprimer et faire reculer les droits des personnes trans, non binaires et queer, il est plus important que jamais que la communauté mondiale reconnaisse ces atrocités et s’informe sur les façons de s’allier avec les personnes trans, non binaires et queer, ainsi qu’avec leurs allié·e·s et défenseur·e·s, pour contrer ces attaques contre les droits civils et la dignité humaine fondamentale. Le 31 mars, célébrez la Journée internationale de la visibilité trans en vous informant sur les droits actuellement menacés et sur ce que vous pouvez faire pour sensibiliser votre entourage tout en célébrant ces communautés marginalisées et en défendant leurs droits. 

Au Canada, plusieurs politiques législatives ont été adoptées ou sont actuellement à l’étude par des gouvernements provinciaux dans le but de restreindre les droits des personnes trans. En Alberta, les projets de loi 26, 27 et 29 visent à restreindre les droits des personnes trans de plusieurs façons. Le projet de loi provincial 26, qui a reçu la sanction royale en Alberta mais n’a pas été proclamé en raison d’une injonction judiciaire, empêche les médecins de fournir des soins d’affirmation de genre aux jeunes de moins de 16 ans. Ce projet de loi vise à retirer des services essentiels aux jeunes trans, tels que les bloqueurs de puberté et l’hormonothérapie. 

Le projet de loi 27 de l’Alberta exige que les écoles obtiennent l’autorisation des parents ou des tuteurs légaux pour enseigner le programme d’éducation sexuelle, ce qui équivaut pratiquement à une interdiction de l’éducation sexuelle. Ce programme, auquel tou·te·s les élèves étaient normalement inscrit·e·s sans consentement parental, traite d’informations essentielles sur la santé, notamment le fonctionnement du corps humain, le consentement, la reproduction, la prévention des maladies, la sexualité humaine, l’identité de genre et l’orientation sexuelle. Le projet de loi exigerait également que les écoles informent les parents si un·e élève de moins de 18 ans utilise un prénom ou des pronoms différents, ce qui pourrait entraîner des conséquences graves, voire mortelles, pour les jeunes vivant dans des foyers transphobes ou homophobes. 

Le projet de loi 29 vise à interdire aux athlètes transgenres de participer à des compétitions sportives féminines. En Saskatchewan, une politique a été proposée pour interdire l’accès des jeunes trans aux vestiaires correspondant à leur identité de genre. De plus, certains politicien·ne·s conservateurs fédéraux discutent de la possibilité de restreindre les soins de santé pour les jeunes trans. 

Aux États-Unis, des centaines de projets de loi anti-trans sont présentement à l’étude dans presque tous les États, ce qui représente une attaque sans précédent contre la communauté trans. Ces lois visent des droits fondamentaux tels que la reconnaissance et la protection légales, l’accès aux soins de santé, à l’éducation, la liberté vestimentaire, les spectacles drag et théâtraux, la participation aux sports et même le droit d’exister en public. Un récent décret de l’administration Trump limite maintenant la reconnaissance fédérale à seulement deux genres, ce qui aura pour effet de rendre le genre inchangeable sur les documents officiels, en plus de nombreuses autres conséquences néfastes pour les personnes trans et non binaires. 

Plusieurs décrets de l’ancienne administration Biden, qui visaient à combattre la discrimination et le harcèlement à l’égard des personnes trans et queer, ont également été annulés. Les politiques transphobes et homophobes de l’administration Trump ont des effets dévastateurs sur la vie de nombreuses personnes trans et queer. Selon le Trevor Project, un organisme de prévention du suicide et d’intervention de crise pour les jeunes 2SLGBTQIA+, les lois anti-trans augmentent les tentatives de suicide chez les jeunes trans et non binaires jusqu’à 72 %, selon une étude évaluée par des pairs, la première du genre. 

Dans le monde, plusieurs pays criminalisent l’expression de genre et l’identité de genre des personnes trans et non binaires. Par exemple, les pays comme le Brunei, l’Indonésie, le Liban, la Malaisie, le Myanmar, Oman, l’Arabie saoudite, le Sri Lanka, les Émirats arabes unis, le Malawi, le Nigéria, le Soudan du Sud et la Gambie criminalisent l’expression de genre des personnes trans. 

Étant donné les violations des droits humains actuellement en cours à travers l’adoption et l’application de lois aussi draconiennes, et considérant également les tentatives de promulgation de lois discriminatoires et transphobes dans d’autres pays, il est plus que jamais nécessaire que les gens s’informent sur ce qui se passe non seulement dans leur propre pays, mais à l’échelle mondiale. Se renseigner sur la situation actuelle de la transphobie est une excellente première étape pour apprendre comment s’engager en tant qu’allié·e et défenseur·e des communautés trans, non binaires et queer. 

Prenez aussi le temps, le 31 mars, de célébrer la Journée de la visibilité trans en honorant les personnes trans, non binaires et queer dans votre vie et dans vos communautés. Diffusez un message d’amour à leur égard, offrez votre soutien et engagez-vous à défendre leurs droits, leur liberté d’exister sans peur d’être punies ou harcelées, et leur droit à la dignité et à la joie de vivre leur vérité avec fierté et authenticité. 

Sources 

Sensibilisation

L’histoire du militantisme 2SLGBTQIA+ au Canada est riche et diversifiée, mais il est important de reconnaître que, pendant trop longtemps, les voix des personnes racisées ont été mises de côté. En cette Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, la Société historique de la fierté canadienne met en lumière les militant·e·s racisé·e·s 2SLGBTQIA+ qui ont contribué à façonner nos communautés. 

Comprendre l’intersection entre la race et l’identité 2SLGBTQIA+ 

Ces militant·e·s ont dû faire face non seulement à l’homophobie et à la transphobie, mais aussi aux effets dévastateurs du racisme. Leurs luttes étaient multiples, nécessitant résilience et engagement pour combattre sur plusieurs fronts. 

Pionnier·ère·s du militantisme 

Les activistes racisé·e·s ont depuis longtemps marqué les premiers mouvements 2SLGBTQIA+. Alors que la lutte pour les droits 2SLGBTQIA+ prenait de l’ampleur, le discours était souvent dominé par des voix blanches et issues de la classe moyenne, laissant les personnes autochtones, noires et racisées (BIPOC) sans une représentation adéquate. En réponse, des militant·e·s ont exigé une plus grande inclusion et visibilité au sein du mouvement. 

Angela Robertson, militante queer noire, œuvre depuis longtemps pour la justice sociale, l’équité raciale, l’égalité des genres et les droits 2SLGBTQIA+. Née en Jamaïque et installée à Toronto, elle consacre sa vie à soutenir les communautés 2SLGBTQIA+ racisées. Elle a cofondé Blockorama, la scène la plus ancienne de la Fierté de Toronto, célébrant les personnes noires, caribéennes et africaines 2SLGBTQIA+. Elle a aussi dirigé le Black Health Equity Working Group, qui lutte contre les inégalités en matière de soins de santé dans les communautés noires. Son leadership s’étend au sein du Black Coalition for AIDS Prevention, de Houselink et de la Stephen Lewis Foundation. Ses contributions lui ont valu de nombreux honneurs, notamment un doctorat honorifique en droit de l’Université York et le prix Denise Brooks Equity Champion. 

Kent Monkman, artiste bispirituel cri, utilise son art pour remettre en question les récits coloniaux et explorer les expériences autochtones queer. Ses peintures, installations et performances dénoncent le colonialisme et célèbrent la résilience et la sexualité. Son travail mélange histoire et exagération artistique pour susciter des conversations sur l’histoire et l’identité autochtones, s’inspirant du modernisme européen pour déconstruire le traitement des peuples autochtones. 

Leurs histoires, parmi tant d’autres, nous rappellent que les personnes racisées 2SLGBTQIA+ sont depuis longtemps en première ligne de la lutte pour la visibilité, le respect et le changement systémique. 

L’impact du colonialisme et des barrières à l’immigration 

Les effets du colonialisme sur les identités bispirituelles autochtones sont au cœur de cette histoire. Avant la colonisation, de nombreuses cultures autochtones reconnaissaient des rôles de genre et de sexualité diversifiés. Les forces coloniales ont cherché à effacer ces traditions, causant des dommages durables. Les personnes bispirituelles jouent un rôle essentiel dans la réappropriation et la revitalisation de leurs identités culturelles, poursuivant leur lutte contre les effets de l’oppression coloniale. Des groupes comme 2-Spirited People of the 1st Nations offrent des programmes et un soutien adaptés aux personnes autochtones 2SLGBTQIA+. 

Les politiques d’immigration ont également façonné l’expérience des personnes BIPOC 2SLGBTQIA+ au Canada. Beaucoup ont dû naviguer à la fois leur orientation sexuelle ou leur identité de genre et leur identité raciale ou ethnique. Ces facteurs croisés ont parfois créé des obstacles à l’établissement et à l’inclusion. Des organismes comme Rainbow Railroad continuent d’aider les réfugié·e·s 2SLGBTQIA+ cherchant à fuir la persécution. En 2024, Rainbow Railroad a enregistré une augmentation de 80 % des demandes d’aide provenant de personnes 2SLGBTQIA+ à travers le monde depuis 2021. De même, Rainbow Refuge à Edmonton a vu son nombre de membres tripler au cours de la dernière année, alors que de nouveaux arrivant·e·s accèdent à des services juridiques, de counseling et de logement. 

Un héritage de changement 

Les militant·e·s d’aujourd’hui s’appuient sur le travail acharné de leurs prédécesseur·e·s. Des groupes comme The Enchanté Network relient les organisations 2SLGBTQIA+ à travers le Canada, veillant à ce que les voix racisées fassent partie des discussions sur les politiques et la représentation. 

La lutte pour les droits 2SLGBTQIA+ a toujours été liée à la lutte pour la justice raciale. En mettant en avant le travail des militant·e·s racisé·e·s, nous ne faisons pas que rendre hommage au passé—nous affirmons notre engagement en faveur d’un avenir plus inclusif et équitable. 

La Société historique de la fierté canadienne invite tout le monde à explorer l’histoire riche du militantisme 2SLGBTQIA+ au Canada. Les personnes racisées ont joué un rôle fondamental dans cette histoire, et célébrer leurs contributions est essentiel pour avancer ensemble. 

References: 

https://nowtoronto.com/culture/5-black-queer-artists-activists-toronto-queer-and-now/ 

https://www.dannywithlove.com/blog/kent-monkman-is-decolonizing-gender 

https://globalnews.ca/news/8903907/two-spirit-indigenous-colonization-lgbtq-inside-pride/ 

https://2spirits.org/ 

https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/rainbow-refugees-1.7249300#:~:text=Since%202021%2C%20Rainbow%20Railroad%20says,after%20arriving%20in%20the%20city. 

https://enchantenetwork.ca/en/

Sensibilisation

Ce message contient des discussions sur la santé mentale, les problèmes médicaux et le suicide. Prenez soin de vous et sautez cette publication si l’un de ces sujets est déclencheur pour vous. 

Du 17 au 21 mars, nous reconnaissons la Semaine nationale de sensibilisation à la santé des personnes 2SLGBTQIA+, une période durant laquelle nous – la communauté 2SLGBTQIA+, les professionnels de la santé et les alliés – nous rassemblons pour discuter des enjeux de santé et lutter contre les disparités auxquelles font face les personnes 2SLGBTQIA+. 

Le thème de la Semaine nationale de sensibilisation à la santé des personnes 2SLGBTQIA+ en 2025 est « Équité en santé MAINTENANT ! », choisi par l’organisation mère de cette semaine, la National Coalition for 2SLGBTQIA+ Health. Ce thème met en lumière la réalité troublante selon laquelle les services de santé pour la communauté 2SLGBTQIA+ sont menacés et appelle à une action urgente pour améliorer l’accès à des soins de santé sûrs et dignes et promouvoir de meilleurs résultats en santé pour les personnes 2SLGBTQIA+ en général. La National Coalition propose trois actions concrètes à entreprendre au cours de cette semaine : s’engager avec les organisations qui travaillent sur la santé des personnes 2SLGBTQIA+, informer le grand public sur l’importance de ces enjeux et unir la communauté 2SLGBTQIA+, les professionnels de la santé et les alliés dans la recherche de solutions aux crises de santé qui les affectent. 

Il n’est pas surprenant que les statistiques sur la santé des personnes 2SLGBTQIA+ soient alarmantes par rapport à celles des personnes cisgenres et hétérosexuelles, mais les détails restent choquants. Comparativement aux personnes cishet, les personnes 2SLGBTQIA+ présentent des taux plus élevés de certains cancers et de maladies chroniques, ainsi qu’une consommation accrue de substances, ce qui peut entraîner d’autres complications de santé. Le VIH demeure une préoccupation majeure, notamment pour les hommes gais, et les pertes immenses subies par la communauté à cause du virus sont indescriptibles. Sur le plan de la santé mentale, trois personnes 2SLGBTQIA+ sur dix signalent une santé mentale « passable à mauvaise », contre une sur dix chez les personnes cishet. De plus, les jeunes 2SLGBTQIA+ sont deux à trois fois plus susceptibles de tenter de se suicider que leurs pairs. 

Différentes identités au sein de la communauté 2SLGBTQIA+ font face à des défis uniques. Par exemple, les personnes Bi+ présentent des résultats de santé encore pires que le reste de la communauté 2SLGBTQIA+, comme mentionné dans notre publication sur le Mois de la santé des personnes Bi+. Les personnes trans, cependant, sont peut-être dans la situation la plus critique. Les soins essentiels d’affirmation de genre sont la cible de nombreuses politiques visant à empêcher ceux qui en ont besoin d’accéder à ces soins vitaux. Selon une étude menée en Ontario, 47 % des personnes trans de 16 à 24 ans ont envisagé le suicide au cours de la dernière année, et 19 % ont fait une tentative. Ces chiffres horrifiants rappellent que les discussions sur la santé des personnes 2SLGBTQIA+ doivent adopter une approche intersectionnelle afin de remédier à toutes les inégalités du système de santé. 

On ne peut pas parler des disparités en matière de santé 2SLGBTQIA+ sans évoquer le fait indéniable que les personnes marginalisées font face à des conditions encore plus difficiles. Les personnes BIPOC sont déjà confrontées à d’importantes inégalités médicales en raison de leur race, sans même prendre en compte les disparités liées à leur identité 2SLGBTQIA+. En moyenne, les personnes BIPOC 2SLGBTQIA+ ont 5 % plus de besoins en santé mentale que les personnes 2SLGBTQIA+ blanches et 16 % plus de besoins que les personnes cishet blanches. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les statistiques relatives à la santé des personnes 2SLGBTQIA+, le rapport annuel de la National Coalition for 2SLGBTQIA+ Health peut être consulté ici, une Évaluation d’impact sur l’équité en santé de Rainbow Health Ontario est disponible ici, et une infographie du gouvernement du Canada peut être consultée ici. 

La Semaine nationale de sensibilisation à la santé des personnes 2SLGBTQIA+ est un rappel poignant non seulement des réalités auxquelles font face les personnes 2SLGBTQIA+ lorsqu’elles cherchent à accéder aux soins de santé dont elles ont besoin, mais aussi de l’importance d’un système de santé équitable, accessible et digne pour tous. Au Canada, nous avons travaillé avec acharnement pour obtenir un système de santé universel, mais il reste encore du chemin à parcourir pour créer un système qui fonctionne pleinement pour tous les Canadiens, qu’ils vivent en milieu rural ou urbain, qu’ils soient 2SLGBTQIA+ ou cishet, peu importe la couleur de leur peau. 

Si vous traversez une période difficile, vous pouvez contacter la ligne canadienne de prévention du suicide au 9-8-8, ou joindre les intervenants du Trevor Project par téléphone au 1-866-488-7386 ou par texto au 678-678. 

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